Autres arrêts facultatifs


 

Arrêts n° 13 : Autour des bâtiments de l'Université à Nouville.

 

•  Au sud du département des Géosciences, à environ une centaine de mètres, le parking du bâtiment administratif de l'ETFPA abrite un joli pli dans les cherts .

 

Photo n° 66 : Plissement dans les cherts au bâtiment administratif de l'ETFPA.

 

•  En se dirigeant vers le CHS Albert Bousquet, on prendra la petite route des Archives Territoriales au pied d'une colline constituée par un olistolithe calcaire . Cette route qui se transforme en une piste mène soit, au sommet de la colline qui surplombe les bâtiments de la Faculté où l'on jouit d'un beau panorama, soit au foyer des étudiants de l'Université.

Si l'on choisit la première solution, la piste monte en direction du Mont Oumbo, autrefois en

zone militaire mais de nos jours, libre d'accès. Dans un virage en épingle à cheveux, un très beau pli d'entraînement dans les cherts accroche le regard ainsi que le montre le panorama suivant:

 

 

Panorama n°17: les cherts plissés au pied du mont Oumbo qui surplombe l'Université .

 

La seconde voie conduit à un affleurement intéressant sur le bas côté à gauche de la route. Ce dernier montre en effet un contact entre les flyschs type Jules Garnier et les "phtanites". Il s'agit d'un contact que l'on suppose anormal car les "phtanites", plus anciennes sont posées sur les flyschs. Ce qui est contraire au principe de superposition. Le plan de contact, zone de glissement, se fait par l'intermédiaire de ce que l'on peut considérer comme étant une zone broyée.

A noter que les " phtanites" montrent une couleur noire lorsqu'elles ne sont pas altérées.

Panorama n° 18 : Route menant à la maison du Vanuatu à Nouville. A droite, les cherts noirs reposent par l'intermédiaire d'une zone broyée de couleur claire sur la série flysch type Jules Garnier qui apparaît en marron à gauche de la photo.

 

 


L'interprétation suivante peut être proposée:

Contact par plan de glissement entre les flyschs et les "phtanites".

 

Si l'on poursuit son chemin jusqu'à la résidence universitaire, les "phtanites" sont surmontées par un niveau d'environ un mètre d'épaisseur, de calcaires roses à violacés très altérés par endroits. Derrière la maison du Vanuatu, ces carbonates beaucoup plus compacts et épais (carbonates des Archives Territoriales) reposent sur les "phtanites" par l'intermédiaire d'un contact qui pourrait être considéré de prime abord comme étant anormal si l'on en juge par l'état des phtanites plus ou moins écrasées. S'agit-il d'un second plan de glissement entre ces deux formations ou bien d'une superposition stratigraphique normale ? Tout le problème de l'autochtonie ou de l'allochtonie de ces formations revient dans le propos de manière récurrente. Toutefois, selon P.Maurizot, il s'agirait d'un contact sédimentaire banal.

Photo n° 67 : Maison du Vanuatu. Contact entre les cherts à gauche et les calcaires roses à violets à droite.

Panorama n° 19: Maison du Vanuatu. Contact entre cherts à la base et calcaires roses au sommet (explications dans le texte). Interprétation au document suivant.

 

Croquis de terrain aux environs de la Maison du Vanuatu (foyer des étudiants) à l'U.N.C Nouville


 

 

contact par un second plan de glissement entre un olistolithe carbonaté et les "phtanites" à la base ou bien simple contact stratigraphique entre ces deux formations? La réponse est fonction des affinités autochtonistes de certains ou allochtonistes d'autres personnes.

 

Arrêt n° 14 : les formations carbonatées superficielles de la presqu'île de Nouville à partir du Théâtre de l'Ile jusqu'au croisement vers le Mont Téréka.

 

 

  Document à consulter en Annexes:

•  croquis de terrain entre l'Université et le site de Kuendu-Beach à Nouville.

 

La route en se dirigeant vers la plage du Kuendu Beach recoupe de bien curieuses formations blanches à gris sale. Il s'agit de niveaux carbonatés blancs à la cassure , pulvérulents reposant le plus souvent sur les formations de flyschs type Jules Garnier. Un examen attentif indique qu'il s'agit de plaquages d'épaisseurs variables ne dépassant rarement un à deux mètres sur des pentes. Aucun fossile franchement marin n'a pu être identifié. Par contre, on signale dans la littérature la présence de gastéropodes continentaux ou proche du rivage ayant livré un âge Pléistocène ancien à ces niveaux. Ces formations forment à certains endroits des murs verticaux sans doute dus aux travaux lors de l'élargissement de la route. Le substratum flysch au contact de ces roches carbonatées est fortement altéré voire démantelé sur place et on en retrouve de nombreux éléments dispersés dans la matrice carbonatée. Par ailleurs, sous ces encroûtements, le flysch est littéralement lardé de filonnets carbonatés blanchâtres dont certains présentent une texture oolithique. Ces derniers sont d'épaisseur centimétrique et forment un réseau anastomosé.

Selon toute vraisemblance, ces formations récentes que l'on retrouve, du reste, sur toute la presqu'île de Nouville pourraient correspondre à une évolution pédogénétique particulière des flyschs carbonatés ("lithodépendance") en climat sub-tropical sous l'action d'un couvert végétal ou d'un sol capable d'acidifier le milieu et précipiter ainsi les carbonates.

Affaire à suivre…

 

Des "phtanites" ainsi que des calcaires dont le faciès rappelle celui du Mont Téréka (photo n° 41) semblent flotter dans ces séries flyschs comparables à celles du Lycée Jules Garnier. Ils sont également identifiables sur la route notamment non loin de la bifurcation vers le Théâtre de l'Ile ou bien derrière la résidence universitaire (Maison du Vanuatu, voir arrêt précédent).

 

Photo n° 68 : Vue générale des encroûtements carbonatés sur le bas-côté de la route menant au Kuendu Beach Resort.

Photo n° 69 : Réseau anastomosé carbonaté sur les flyschs type Jules Garnier.

Photo n° 70 (à droite) : Banc de "phtanites" dans le flysch dont la partie supérieure est recouverte par les encroûtements carbonatés.

 

Panorama n°20: "Phtanites" et calcaires (bancs clairs) en olistolithes (?) surmontés par la série flysch de Jules Garnier. Le problème de l'allochtonie ou de l'autochtonie des formations sous le flysch reste posé.

 

Photo n° 71 : Encroûtements carbonatés (à droite) sur un olistolithe calcaire emballé dans le flysch de Jules Garnier.

 

 

Arrêt n° 15 : l'esplanade de la Fédération des Œuvres Laïques (F.O.L).

 

Cet endroit offre un très beau panorama orienté SE-NW de la ville de Nouméa. L'accès y est aisé et un vaste parking permet d'accueillir un bus scolaire .Bien entendu cet arrêt ne présente aucun danger. Cela dit, il n'apporte rien de nouveau par rapport aux commentaires des paysages précédents. Je renvoie donc le lecteur à l'arrêt n° 4 relatif au site de Montravel.
A titre indicatif, au SE se situe le Mont Coffin, au SSW les pointes de l'Artillerie et Denouël , à l'ouest l'isthme artificiel de Nouville tandis qu' au NW on distingue nettement le site de Doniambo.

•  Document à consulter:

•  Annexes : Relations entre le flysch de Montravel et la formation de la Cathédrale.

 

Arrêt n° 16 : les affleurements au niveau de la rue du Pasteur Maurice Ariège (quartier de la F.O .L).

 

 


La rue Maurice Ariège recoupe des formations détritiques facilement reconnaissables à leur teinte à l'affleurement brun- chocolat à noirâtre. L'ensemble montre une alternance de conglomérats puis de grés moyens et enfin, de grés fins ou silts. Les faciès les plus fins sont comparables à certains égards à ceux rencontrés au niveau du Lycée Jules Garnier et, dans une moindre mesure, à ceux de Montravel tandis que les assises plus grossières se rapprochent de celles observées à la pointe de Kuendu Beach ou à l'anse Lallemand à Nouville.

 

Photo n° 72: Vue générale des brèches de la rue Maurice Ariège montrant de beaux pendages.

Photo n° 73 et n° 74 (centre et à droite) : Détail de l'affleurement. Brèches à éléments de tailles variables.

 

 

L'allure générale indique une certaine rythmicité tant au niveau de la granulométrie qu'au niveau de la teneur en éléments carbonatés: les niveaux détritiques grossiers en base de séquence contiennent toujours plus d'éléments calcaires que les dépôts à granulométrie fine.

Les conglomérats se présentent sous la forme de micro brèches tantôt monogéniques (éléments anguleux carbonatés), tantôt polygéniques (calcaires divers, cherts versicolores…).Les éléments constitutifs sont très mal classés (du centimètre à plus de dix centimètres !), et peu jointifs . Là encore, l'origine du matériel est variée : calcaires micritiques divers, marnes, phtanites…..

De nombreuses failles affectent cette formation et montrent des pendages sub-verticaux avec deux directions privilégiées : N-S et ENE-WSW. Aucune strie n'étant visible, on se gardera bien de préciser la nature de ces accidents.

La rue Maurice Ariège et la rue Olry qui mène au croisement de la Vallée du Tir et de la route stratégique sont entièrement taillées dans ces formations bréchiques. Malheureusement, il est impossible de s'y arrêter, même en voiture pour des questions évidentes de sécurité.

 

 

Arrêt n°17 : les séries de type flysch situées au croisement des rues de Verdun et Mgr Douare (quartier de la Cathédrale de Nouméa).

 

La série montre une alternance de bancs compacts parfois pluri-centimétriques et de nivaux tendres plus minces. L'aspect général étant comparable à une "pâte feuilletée". La couleur de la patine est tantôt jaune à blanchâtre pour les bancs compacts alors qu'elle est de couleur fauve (jaune à marron clair) dans les niveaux tendres. Les assises compactes montrent à la cassure une teinte beige claire et sont généralement composées d'une pâte fine micritique carbonatée où "nagent" ça et là quelques éléments anguleux noirs ainsi qu'un peu de quartz. Selon une des classifications en vigueur (Dunham), il s'agit d'un calcaire argilo -gréseux (ou d'un grés carbonaté, c'est selon !) du type "wackstone". Ajoutons que ces bancs apparemment azoïques ont été datés grâce à une microfaune comme étant postérieures à la série de Montravel ou de Bourail. Ils ne montrent ni stratification oblique ou entrecroisée ni granoclassement du moins à cet endroit.Les bancs minces sont nettement plus argileux et sont, dans l'ensemble, remarquablement homogènes au niveau de la composition.

 

Photo n° 75 : Vue générale de l'affleurement des flyschs dits "de la Cathédrale ". On remarquera la présence d'une faille normale avec de beaux crochons affectant la série à alternance de grés et d'argiles carbonatées.

Photo n° 76 : Détail de la série de la Cathédrale. Remarquez la présence d'un plan de cisaillement sub-horizontal.

 

 

Quoiqu'il en soit, l'allure générale de la sédimentation évoque un milieu de dépôt relativement calme éloigné des sources d'apport ( position distale ) avec une dynamique de dépôt nettement moins axée sur les processus gravitaires. On n'y rencontre pas, du moins dans ce secteur, d'olistolithes ou de brèches.

 

Cette formation à l'examen macroscopique ne semble pas contenir des éléments minéraux ou des lithoclastes de roches appartenant à l'Unité de Poya.

Cette formation de la Cathédrale renferme par ailleurs des brèches monogéniques (Vallée du Tir, comm. orale D.Cluzel ), des olistolithes carbonatés peu nombreux (d'âge paléocène à éocène moyen) mais bien visibles (Rocher à la Voile ), des niveaux conglomératiques à galets roulés (arrêt n° 29) ainsi que du gypse probablement syn-sédimentaire (arrêt n° 27). Ce qui est, somme toute, surprenant !

 

Ajoutons pour clore cette partie que la série est affectée par un ensemble d'accidents normaux dont la direction générale est grosso-modo WNW-ESE avec un pendage d'une quarantaine de degrés vers le sud.

 

La formation de la Cathédrale serait d'âge Priabonien supérieur c'est à dire Eocène terminal, et, certainement postérieure aux flyschs de Montravel à microfaunes paléocènes remaniés. De plus, elle ne renferme aucun élément de la nappe de Poya . D.Cluzel et al. envisageraient le cas d' un flysch déposé en bassin transporté ("piggy-back") puis par la suite glissé en nappe ou en klippe sédimentaire dans l'olistostrome. Les travaux permettant de valider ou d'infirmer cette hypothèse sont actuellement en cours ( note de l'auteur: la coupe stratigraphique du secteur de Nouméa ainsi que l'évolution géodynamique de la Grande Terre depuis le crétacé intègre cette nouvelle donnée en qualité d'hypothèse de travail. Voir le résultat en Annexes).

Des travaux récents (Y.Lagabrielle et al. opus. cité) sur la fracturation de la série de la Cathédrale ont montré une phase d'extension N-S interprétée selon les auteurs comme étant des accidents listriques ou en cuillère (fort pendage amont évoluant en aval pendage vers des angles faibles voire horizontaux) d'âge postérieur à la mise en place de la série de la Cathédrale (oligo-miocène ?). Pour ma part, si la fiabilité des mesures et des observations réalisées par les auteurs ne sont en aucune manière contestables ( du reste, mes reports de mesures en microtectonique ainsi que la description géométrique des accidents arrivaient à des résultats similaires ) , par contre, il me paraît plus probable que ces accidents listriques soient contemporains ou suivent de très près la mise en place par glissement gravitaire de la formation de la Cathédrale dans l'olistostrome donc d'âge fini Priabonien terminal.

 

Cette solution avait été également envisagée à l'entrée du Centre Pénitentiaire du Camp Est à Nouville où la formation supposée de la Cathédrale reposait sur les flyschs du Lycée Jules Garnier et la série gréso-carbonatée de la petite carrière selon un contact du même genre.

Du reste, on arrivera à une conclusion similaire dans le cas de cette même série de la Cathédrale affectée par ces failles listriques au niveau de la Baie des Citrons (arrêt n° 27) et à l'arrêt suivant, celui de la Route Stratégique.

 

 

Arrêt n° 18 : le croisement entre la route de la Vallée du Tir (route des Deux Vallées) et la Route Stratégique.

 

•  Document à consulter:

•  fig. 13 : Relations entre le flysch de Montravel et la formation de la Cathédrale.

Cet arrêt montre un contact net entre, à l'ouest, les formations bréchiques type "Maurice Ariège" précédemment décrites (arrêt n°16) et, à l'est, une alternance de bancs de grès carbonatés et d'argiles gréseuses également carbonatées dont le faciès évoque les séries de type flysch à dominante argileuse rencontrées en divers endroits de Nouméa (front de mer , rue Higginson et, enfin, celle située sous la cathédrale).

 

Photo n° 77: Formation de brèches type " Maurice Ariège" (voir arrêt n°16) ou de Montravel.

Photo n° 78: Niveaux de grès et d'argiles de la série de la Cathédrale.

 

Ce contact entre ces formations bréchiques que l'on peut rattacher aux flyschs de Montravel et la formation de la Cathédrale correspond à un ou plusieurs plans de glissement. Il semblerait que la formation de la Cathédrale "flotte" à la manière d'un "paquet glissé" ou d'une klippe sédimentaire sur les brèches (sur l'origine possible du flysch de la Cathédrale , arrêt n°17).

Un petit parking, bien commode en ces lieux, permet d'étudier à loisir cet affleurement.



Photos n° 79 et 80 : Détail du contact entre les brèches type "Maurice Ariège" (voir arrêt n°16) ou de Montravel sur la gauche avec la formation gréso-argileuse de la Cathédrale à droite.

 
Dans tout le secteur de la Route Stratégique (arrêts n°18 et 19), la formation de la Cathédrale montre de nombreux plans horizontaux que l'on peut interpréter comme étant des plans de cisaillements identiques à ceux rencontrés sous la Cathédrale de Nouméa ainsi que de nombreux plissotements à différentes échelles que l'on peut considérer, eu égard au mode de mise en place de la formation de la Cathédrale , comme étant des plis de front de glissement ou des slumps générés lors du glissements du flysch dans l'olistostrome ainsi que le montre les photos suivantes:

 

Photos n° 81 et 82 : le flysch de la Cathédrale au niveau de la Route Stratégique montrant des niveaux à alternances de grés et d'argiles "slumpés" (à gauche) et un pli de front de glissement à droite. Pour la genèse de ces déformations, voir les deux schémas suivants.


A ces plans de cisaillement liés, répétons-le, au mode de mise en place de la série de la Cathédrale , une schistosité fruste peut y être associée ( comm. orale D.Cluzel) . Par ailleurs, ce dernier m'a signalé la présence dans le secteur de grands plis couchés que, du reste, je n'ai pas retrouvés.

 

Deux petits schémas permettent de mieux comprendre la présence de tous les éléments structuraux décrits précédemment lors de la mise en place par glissement gravitaire de la série de la Cathédrale :


 


 

 

Arrêt n° 19 : la partie haute de la rue Higginson (Vallée des Colons) et sa jonction avec le carrefour de Notre Dame du Pacifique.

 

•  Document à consulter:

•  Annexes: : Relations entre le flysch de Montravel et la formation de la Cathédrale.

Aucune possibilité n'est offerte pour se garer en voiture si ce n'est les parkings privés des nouveaux lotissements situés à proximité de l'affleurement. Un accident de direction E-W et plongeant d'une quarantaine de degrés vers le sud sépare deux compartiments aux teintes d'affleurement bien tranchées.

Le compartiment nord montre une série de couleur brun-chocolat composée de grés légèrement carbonatés altérés en pelure d'oignons et dont la composition pétrographique est identique à celle des flyschs de Montravel qui affleurent non loin de là.


En revanche, le compartiment sud se présente comme une alternance régulière de grès et d'argiles gréseuses de couleur jaune à marron clair. L'ensemble évoquant une fois de plus l'aspect d'une pâte feuilletée.


Photo n° 83 : Contact par un plan de glissement, dont il est difficile d'apprécier le jeu, entre les flyschs de la Cathédrale (teintes claires) à gauche et ceux de Montravel aux teintes brunes et figures d'altération caractéristiques à droite. Photo n° 84 : Vue générale de l'affleurement du flysch de la Cathédrale qui présente ici un aspect de "pâte feuilletée" caractéristique.
 

Dans le détail, les grés montrent une couleur marron clair à verdâtre à la cassure fraîche et sont composés de grains de quartz sub-anguleux auxquels s'ajoutent de nombreux fragments d'éléments sombres ainsi que des feldspaths clairs. Les grains sont plus ou moins jointifs (packstone à grainstone selon Dunham) dans une ciment carbonaté. Les argiles gréseuses, quant à elles, ont une composition voisine de celle des grés si ce n'est, bien sur, la granulométrie plus fine des éléments constitutifs ainsi que la nature moins carbonatée du liant.

 

Photos n° 85, 86 et 87 : Les déformations affectant la série de la Cathédrale entre la partie supérieure de la rue Higginson (Vallée des Colons) et le rond point de Notre Dame du Pacifique. De gauche à droite, un plan de cisaillement quasi-horizontal au dessus du marteau, un "plissotement" lié à la mise en place du flysch et enfin,

une vue générale avec de petits cisaillements ainsi qu'une légère déformation souple.

 

Cette formation à alternances montre en outre de nombreux plissotements et de petits accidents plats cisaillants à faible rejet (voir les photos ci-dessus). Comme dans l'arrêt précédent, les flyschs "pâte feuilleté" de la Cathédrale se présenteraient en "formation exotique" dans la série de Montravel et le contact avec ce dernier se ferait également par un ensemble de plans de glissements (failles listriques).

 

Arrêt n° 20 : les grés de l'aéroport domestique de Magenta.

 

Caractères généraux:

Les grès se présentent comme des formations de couleur blanc-grisâtre, souvent avec des teintes ocre-orangé dues à l'altération. A la cassure, ces formations détritiques sont blanches. La cimentation des grains est médiocre, l'ensemble est très friable et poreux. On note la présence de rares niveaux indurés (cimentation tardive ?). Les grains de quartz sont la plupart du temps jointifs, sub-arrondis et bien classés dans un liant non carbonaté. Quelques minéraux verdâtres se rencontrent également. Des zircons d'âge précambrien ont été identifiés dans cette formation (comm. orale P.Maurizot). En revanche, aucun fossile n'est visible à l'œil nu . L'arénisation de cette formation est importante. On y observe des stratifications obliques métriques ainsi que des cupules ("taffonis") d'altération.

Les grès de Magenta affleurent jusqu'au premier rond-point de la Direction de l'Aviation Civile et cèdent la place (par faille ?) à des niveaux gris-jaune à l'affleurement, gris souris à la cassure. Ces derniers sont constitués de micrites et brèches carbonatées à intraclastes (éléments de même nature que le ciment) surmontées, semble-t-il, par des bancs gris-souris de grès carbonatés particulièrement bien visibles au rond-point qui mène au péage de la V.D .E (rond-point Almaméto- La Vie Claire ). A noter l'absence de phtanites et calcaires type Pointe Dénouël entre le sénonien de Magenta et les flyschs carbonatés décrits lors des arrêts précédents et notamment à l'arrêt n°10.

 

Milieux de dépôts:

Ces faciès rencontrés sont proches de ceux de Boulari (arrêt n° 11 ) ainsi que ceux de la Baie des Citrons (arrêt n° 26 ). L'absence de silts charbonneux pourrait indiquer un environnement de cordons littoraux ou bien de barres d'estuaire.

 

Photo n° 88: Vue générale de l'affleurement des grés de Magenta. Photo n° 89: Actions combinées de l'altération et de l'érosion de ces grés : notez la présence de nombreuses cavités ou "taffonis". Photo n ° 90 (à droite) : Détail d'un banc gréseux . Les traces rougeâtres sont dues à la libération d'oxydes de fer contenus dans les minéraux ferro-magnésiens et sulfurés (pyrite) .

 

Arrêt n° 21: le site du pont sur la V.D .E ( péage de Tina).

 

Les déformations des roches ont été abordées lors de l'arrêt sur la V.D .E. au péage de Tina (arrêt n°10). Si l'on veut satisfaire sa curiosité naturaliste, on suivra le bord de la route vers Nouméa jusqu'au pont .A ce niveau, les séries sédimentaires sont affectées par plusieurs accidents dont deux bien visibles dans le paysage. On notera que les roches situées entre ces deux dernières montrent des variations très importantes de pendages car situées dans un couloir de failles. Un examen attentif des linéations sur un des nombreux miroirs de failles montre des stries décrochantes dextres (pitch d'environ 15 à 20 degrés) . La direction d'un de ces accidents principal est NNE-SSW , les pendages entre 40 et 50 degrés vers le NW (voir photo n°55).

Ces accidents sont -ils en étroite relation- comme le pli en genou à proximité- avec la mise en place des nappes de Poya et des ultramafiques ? Pour répondre à cette question, une étude structurale plus complète serait nécessaire.

 

Récemment un travail réalisé par I.Wabete (2001) puis repris par Y.Lagabrielle (op. cité) ont montré que tous les accidents de ce secteur auraient rejoué en failles normales selon une direction d'extension globalement N-S .Une fois de plus se pose le problème de la chronologie structurale de ces évènements : pour les auteurs précédemment cités, il ne fait guère de doute que ces déformations cassantes sont récentes ou du moins post obduction. Pour ma part, je serai plus prudent et sans nier pour autant l'existence de phases d'extension actuelle, il me semble que ces directions d'allongement n'ont pas été retrouvées systématiquement dans les formations allochtones sus-jacentes (Poya et Ultramafiques) ou intrusives (granitoïdes de Saint Louis).


Panorama 21 : Couloir de failles affectant les séries gréso-carbonatées.

 

 

Arrêt n° 22 : Presqu'île de Tina, deux mots sur le volcanisme sénonien.

 

Nous avons observé au cours de l'arrêt précédent, un affleurement présentant une roche magmatique de couleur claire intrusive dans la série gréso-carbonatée éocène. Une étude récente a montré que cette roche à la composition proche d'un granite (microgranite ?) n'est pas liée au magmatisme sénonien. Son âge plus récent, aux alentours de 27 Ma, la rattache à la période oligocène. Par contre, le volcanisme sénonien est particulièrement bien visible dans le paysage et nous avons déjà eu l'occasion de le mentionner à plusieurs reprises notamment lors de la description des précédents panoramas.

Les falaises du quartier des Jacarandas à Koutio, la montagne du Chapeau de Gendarme au chemin si impressionnant prés de Yahoué, et les collines au dessus du Pont des Français en sont les manifestations les plus caractéristiques.

 

Photo n° 91 : Vue générale d'un affleurement montrant le volcanisme (en clair) interstratifié dans des formations volcano-sédimentaires brunes à ocres.

Photo n° 92 : Les constructions récentes à Tina permettent de mettre en évidence des associations entre le volcanisme et la sédimentation terrigène.

 

Du reste, des carrières ont été ouvertes dans ces formations notamment au Pont des Français (autorisation nécessaire) et à la baie de la Conception.

 

A ce stade, deux possibilités s'offrent à l'enseignant:

•  poursuivre la sortie en direction du Mont Dore via Boulari sans passer par Tina.

•  prendre au péage la sortie en direction de Tina et tenir compte du risque de ne pas trouver de place pour garer le bus scolaire.

Trouver un bon affleurement représentatif du volcanisme sénonien est relativement simple si on se déplace en petits groupes composés d'une ou deux voitures. Il n'en va pas de même avec un bus scolaire car les emplacements pour se garer sont, pour ainsi dire, absents.

En tout état de cause, on pourra toujours indiquer un petit circuit plutôt réservé aux enseignants.

La visite en groupe scolaire des carrières en activité est interdite sans autorisation. De même, on déconseille fortement d'amener les élèves dans des zones désaffectées (éboulements...).

 

Le volcanisme sénonien était considéré jusqu'à présent comme le représentant d'un volcanisme d'arc dont la composition chimique était calco-alcaline. Il semble qu'à la lueur de travaux en cours, cela ne soit plus tout à fait d'actualité. En effet, l'analyse chimique des laves révèle un taux important de potassium (K2O) et l'étude en cours des lames minces a montré la présence de feldspaths sodi-potassiques (anorthoclase) (comm. orale D.Cluzel). Il est alors tentant de faire du volcanisme sénonien un représentant d'une lignée alcaline ou sub-alcaline potassique connue par ailleurs dans des contextes géodynamiques similaires (voir en Annexes, la reconstitution géodynamique de la Grande Terre depuis le crétacé). Quoiqu'il en soit, il est caractérisé, nous l'avons vu, par des roches appartenant majoritairement au pôle basique (basaltes) et d'autres au pôle acide (rhyolites). Tous les intermédiaires ont été rencontrés (andésites, trachytes).

 

Tenter une paléogéographie de la région de Nouméa au sénonien est certainement un travail de longue haleine tant les faciès rencontrés quelque soient les domaines -sédimentaire et éruptif- sont variés. Cela dit, le volcanisme potassique sénonien pourrait être le témoin d'une phase de rifting mise en place lors de la création du bassin marginal à l'Oust de la ride de Norfolk.

 

Photo n° 93: Chenal fluviatile érodant des formations volcano-sédimentaires.

Photo n° 94 (à droite): Contact entre le volcanisme leucocrate (à gauche) et des séries ocres d'origine volcano-sédimentaires .

 

 

Quoiqu'il en soit, le tour de la presqu'île de Tina sur Mer mérite le déplacement, ne serait ce que pour y voir de somptueuses demeures ! La construction de ces dernières a permis de mettre à jour de très belles coupes ; le revers de la médaille est que ces dernières sont souvent sur des lotissements privés. Les habitants ne voient pas toujours d'un très bon œil arriver une cohorte d'individus puissamment armés de marteaux et de loupes !

Le meilleur itinéraire consiste à sortir au péage et à prendre la rue Georges Lecques qui longe les baies de Tina et de la Conception. Chemin faisant, on découvrira de beaux affleurements pour peu que l'on ait un œil exercé. En effet, on recommande de bien observer les changements de couleur des talus, notamment en remontant la rue du docteur Rolland Germain. Au sommet de cette dernière, on voit un très beau panorama en direction du Nord Ouest qui donne sur la baie de la Conception , les collines volcaniques du Pont des Français, le pic Malaoui et, en arrière plan, les Monts Koghis et leurs prolongements de nature ophiolitique.

Tout le long du parcours, on y rencontrera de nombreuses injections de roches volcaniques leucocrates (rhyolites, trachytes…) dans un encaissant le plus souvent gréseux ou conglomératique présentant, par endroits, de beaux chenaux fluviatiles immatures.

 

 

Arrêt n° 23 : le front de mer à Port Moselle entre le rond point du C.N.C et la baie de l'Orphelinat (boulevard Jules Garnier).

 

La série flysch se présente comme une alternance de grés argileux carbonatés en petits bancs minces (quelques centimètres d'épaisseur tout au plus), plus ou moins continus ( les bancs semblent étirés parfois en forme d'amandes) ainsi que des nivaux d'argiles gréseuses également carbonatées. La couleur de l'ensemble est dans les tons jaune à marron-clair à l'affleurement comme à la cassure fraîche. On note, là aussi, la présence d'olistolites calcaires flottant dans un ensemble très argileux mal consolidé d'ou la présence d'un ouvrage de confortement des versants. ), D'après leur lithofaciès, les roches de cet arrêt, ainsi que celles des deux suivants (arrêts n° 25 et 27) sont à rattacher aux flyschs de la Cathédrale.

Il est probable que cette série soit affectée d'accidents listriques toutefois la forte teneur en argiles ainsi que les niveaux discontinus de grès minces interdisent d'avoir des bancs repères suffisamment fiables. Dans le doute, j'emploierai plutôt le terme de fractures en lieu et place d'accidents.

 

 

Photos n° 95 et 96: Le flysch de la Baie de l'Orphelinat au niveau du C.N.C : à gauche, un immeuble en position délicate. Vous noterez au passage le mur de consolidation des parois. La photo à droite montre une vue d'ensemble de cette série flysch.

 

Photos n° 97 et 98 : le flysch de la Baie de l'Orphelinat au niveau du C.N.C (suite) : détail de l'affleurement précédent: pourcentage important d'argiles, niveaux de grès discontinus, l'ensemble ayant un aspect de pâte feuilletée dilacérée.

 

 

Arrêt n° 24 : le tour de la pointe de l'Artillerie (rue des Artifices).

 

 


La pointe de l'Artillerie forme avec la pointe Chaleix le prolongement Sud-Est de la pointe Denouël. Peu d'affleurements sont visibles le long de la route carrossable excepté à un seul endroit situé au niveau d'un parking privé et d'un immeuble, tous deux proches d'une piste clôturée (terrain militaire). Une petite falaise derrière le bâtiment est constituée de calcaires micritiques paléocène à éocène moyen tout à fait comparables à ceux observés à la carrière de la pointe Denouël (arrêt n°3 et Annexe n° 18).

 

Photos n° 99 et n° 100 : Rue des Artifices: à gauche, falaise de calcaires fins comparables à ceux de la pointe Dénouël A droite, détail de l'affleurement montrant des calciturbidites ou calcaires "bariolés" surmontant les calcaires rose-violet à niveaux de cherts

 

 

 

Photo n° 101 (rue des Artifices) et n° 102 : Falaise de calcaires rose-violet à niveaux de cherts. Notez toutefois l'absence des calcaires en plaquettes. A droite, les anciennes carrières de la pointe Dénouël vues de la pointe de l'Artillerie.

 


Panorama n° 22 : Les formations carbonatées des falaises de l'îlot Brun photographiées de la pointe de l'Artillerie : à la base, on distingue une petite corniche blanche constituée par les calcaires en plaquettes de la Pointe Dénouël surmontés d'une série de flyschs carbonatés roses à violets. Les calciturbidites couronnent le sommet de la falaise.

 

 

Arrêt n° 25 : de la pointe Chaleix au rond-point de la base navale.

 

La pointe Chaleix appartient pour une bonne partie au domaine militaire et, par voie de conséquence, interdite au public. Cependant entre le carrefour du C.N.C où trône un bloc de minerai de nickel à garniérite provenant de Kouaoua et le rond-point de la base navale , une observation attentive montre de beaux affleurements d'une série flysch.
Ces derniers ont une patine de couleur jaune à marron clair tandis que la cassure fraîche montre généralement des teintes grisâtres . On note des passées argilo- gréseuses donnant à l'ensemble une certaine rythmicité. Cette série flysch est très argileuse à tel point que l'instabilité des versants a rendu obligatoire la pose d'un voile de béton ou de grillages sur une bonne partie de la route. A ce titre, elle est identique à celle décrite au boulevard Jules Garnier. Elle est également carbonatée comme l'indique de nombreuses formations blanches à texture pulvérulente qui se sont installées en plaquages de la même manière qu'à Nouville (voir Arrêt n° 14 ).

 

Photo n° 103 : La brèche dunitique à garniérite et calcédoine du carrefour du C.N.C, symbole de l'économie du pays.

Photo n° 104 : Le rond point de la base navale à la pointe Chaleix .Notez l'important dispositif de protection des versants.

 

Photo n° 105: La route de la pointe Chaleix entaillée dans le flysch de la Cathédrale localement très argileux.

Photo n° 106 : Détail du dispositif de protection (voile de béton projeté sur un grillage).

Photo n° 107 (à droite) : L'olistolithe carbonaté de la pointe Chaleix.

 

Au rond-point de la base navale, un olistolite plurimétrique de calcaire gris dont le faciès rappelle ceux de la pointe de Kuendu Beach ou du Mont Tereka est entièrement lardé de veinules de calcite. En outre, il présente un très beau miroir de faille à stries obliques.

Rappelons qu'une bonne partie de ces affleurements se situe en zone militaire, aussi vaudrait-il mieux demander au préalable une autorisation de visite.

Du "rond point de la garniérite" au "Rocher à la Voile ", la route longe la superbe baie des Citrons creusée dans des séries très argileuses de la formation du flysch de la Cathédrale. La présence de nombreux murs de soutènement ainsi que la couleur des rares affleurements suffisent pour confirmer la nature de cette série.

Panorama n° 23 : La Baie des Citrons prise de la pointe Chaleix. La partie centrale de la photo, au niveau de l'immeuble blanc proche de la tour, est occupée par des formations sénoniennes (voir arrêt n° 26), tout le reste est constitué par le flysch de la Cathédrale localement très argileux, gypsifère et à olistolithes (Rocher à la Voile ).

 

 

Arrêt n° 26: la terminaison sud de la baie des Citrons

 

•  Document à consulter:

•  Annexe: : Détail du sénonien de la région de Nouméa.

 

Cet arrêt se situe au croisement des boulevards longeant la Baie des Citrons et celui menant à l'aquarium de Nouméa. Un parking pratiquement au pied de l'affleurement accueillera votre véhicule.

Le site se présente comme étant formé d'une succession de deux ensembles de barres gréseuses massives séparées par un replat argileux. L'ensemble montre des teintes à l'affleurement jaune à rosé. Dans le détail, les teintes d'altération sont très variables: du rose au gris clair à jaune orangé selon le degré d'altération. Les grès sont composés de grains de quartz sub-arrondis et de feldspath rosé à jaune clair (orthose probable) dans un liant argileux non carbonaté. La roche est peu consolidée et montre de nombreuses figures d'érosion (cupules, entre autres).Le faciès est tout à fait comparable à ceux rencontrés aux carrières Saint Michel à Boulari ainsi qu'à l'aérodrome de Magenta. La formation n'a livré aucun fossile à cet endroit, du moins à ma connaissance.

La similitude des formations évoquées fait qu'un âge sénonien peut être attribué à cette série.

 

Photo n° 108 : Vue générale de l'affleurement sénonien avec ses barres imposantes de grés.

Photo n° 109 : Détail d'une strate de grés blanc à rosé. Notez les similitudes de faciès avec ceux rencontrés à Magenta ou Boulari.

 

D'un point de vue sédimentologique et par comparaison avec les autres sites, une alternance de barres gréseuses massives montrant quelques ébauches de stratifications obliques avec un épisode plus calme caractérisé par une série à granulométrie fine formant le replat herbeux indiquerait une zone de dépôt à la limite d'un domaine continental et d'un domaine marin (barres d'estuaire ?).

Bien entendu, ceci mériterait d'être approfondi par des études plus complètes.

 

Arrêt n°27: la zone de la pointe du Rocher à la Voile.

 

•  Document à consulter:

•  Annexes : Détail du sénonien de la région de Nouméa.

 

Le contact entre le sénonien (fluvio) deltaïque décrit précédemment et la série flysch argileux à olistolithes éocène est très peu visible. Il se ferait au niveau d'une construction abandonnée facilement repérable au bord de la route. S'agit-il d'un contact peu incliné, de direction NNE-SSW suivant lequel les séries sénoniennes seraient sur l'éocène ? La question reste posée, toutefois eu égard au style tectonique du secteur, il est fort probable que l'on soit en présence de niveaux sénoniens en position allochtone (klippe sédimentaire) sur la série de la Cathédrale auquel cas ce serait l'hypothèse n° 3 figurant en Annexe n° 7 qui serait la plus plausible.
Quoiqu'il en soit, à quelques mètres en direction du rocher à la voile, prés de la station de pompage d'eau de l'aquarium , l'affleurement montre un énorme olistolite calcaire inclus dans les flyschs argileux de la Cathédrale. Ce "bloc exotique" est composé d'une micrite jaune à gris-clair à la cassure et comporte de nombreux miroirs de faille à belles recristallisations de calcite blanche. Le lithofaciès ressemble aux calcaires rencontrés à Nouville.

 

Photo n° 110 et 111 : Blocs "exotiques" ou olistostolithes de calcaire dans les flyschs de la Cathédrale

 

La série flysch du contact avec le sénonien au non moins célèbre Rocher à la Voile montre des faciès très monotones décrits par ailleurs (boulevard Jules Garnier par exemple). La formation de la Cathédrale se présente toujours comme une "pâte feuilletée" argilo-gréseuse carbonatée

marron clair (fauve) à jaunâtre lardée de nombreux filonnets de calcite. Parfois on note la présence de niveaux plus épais, indurés de grés dont les grains de quartz sub arrondis flottent dans un liant toujours argilo-carbonaté.

 

Quelques olistolithes calcaires gris à la cassure, marron à beige clair à l'affleurement sont particulièrement bien visibles au bord de la route. Deux blocs exotiques parmi d'autres ont particulièrement attiré notre attention. Le premier est, bien sur, celui du Rocher à la Voile ,composé d'une micrite grise à éléments siliceux (cherts) jaune à rosé à la patine, lardé de veinules de calcite. Soit un faciès proche de celui rencontré au Mont Téréka à Nouville. Notez pour les curieux, qu'au départ d'un petit sentier qui descend vers la grève, le Rocher à la Voile montre un beau miroir de faille dont les stries malmenées par des générations de promeneurs n'indiquent aucun jeu. Le second olistolite montre à son voisinage la présence d'un réseau anastomosé, bien localisé, de filonnets centimétriques d'un minéral blanc jaunâtre ,translucide, fibreux qui s'avère être du gypse ! L'existence de ce minéral symptomatique de milieux lagunaires dans une série flysch a priori déposée en milieu profond n'est pas sans poser un sérieux problème d'environnement de dépôt à l'éocène supérieur (faciès d'émersion épisodique ?) à moins que, premièrement, cette formation de flysch se soit déposée à une profondeur moins importante que prévue (on rappelle que la présence de flyschs n'implique pas nécessairement une bathymétrie importante ; les environnements fluvio-lacustres (lac Léman) ou bien littoral-deltaïque montrent également des séries de type flysch) et, deuxièmement , que la présence de ce sulfate soit tardive et probablement héritée des formations crétacées sous jacentes riches en sulfures (comm.orale P.Maurizot) . La question, là aussi, reste posée.

 


Le secteur de la Baie des Citrons au niveau du Rocher à la Voile est affecté par de nombreux accidents considérés comme étant des failles normales par Y. Lagabrielle et al. (2005). L'âge de ces accidents est sujet à discussions : pour les uns, ils signeraient un épisode distensif postérieur à l'obduction, pour ma part il s'agit d'accidents en cuillère (failles listriques) synchrones de la mise en place du flysch de la cathédrale dans l'olistostrome c'est à dire d'âge fini-bartonien (Eocène terminal ou Oligocène basal).

Photos n° 112 et n° 113 : Le flysch de la Cathédrale au niveau du Rocher à la Voile. Série sédimentaire affectée par des accidents normaux en cuillère ("failles listriques"). La genèse de ces accidents est expliquée à l'arrêt n° 18.

 

Photo n° 114 Le Rocher à la Voile , olistolithe carbonaté dans les flyschs de la Cathédrale.

Photo n° 115 : Réseau de filonnets de gypse fibreux dans les flyschs très argileux de la Cathédrale.

 

 

Arrêt n°28: la promenade Pierre Vernier entre la base nautique et le rond-point N'Ga.

 

Le point de départ de cet arrêt se situe au niveau du parking de la base nautique (voir Panorama suivant). A cet endroit, les phtanites de la colline du Ouen Toro sont très altérées (voir l'arrêt à la Côte Blanche ). Lorsque les phtanites ne le sont pas trop , on peut y apercevoir des plissotements. On observe au sein de ces dernières des olistolithes de calcaires micritiques jaune-crème à rares niveaux siliceux ainsi que d'autres "blocs exotiques" carbonatés gris clair. Tous ces calcaires dont les faciès évoquent ceux de la pointe Dénouël ou du Mont Téréka renferment de nombreux foraminifères planctoniques du genre Globigerina. A côté de ces formations carbonatées, des olistolithes métriques, généralement arrondis, de grès fins à passées grossières de couleur vert-brun et à ciment légèrement carbonaté évoquent les grès de Montravel. Cette formation à olistolithes à la base de la colline du Ouen Toro affleure jusqu'au croisement entre la promenade Pierre Vernier et la rue Gustave Lods . Cette dernière semble se juxtaposer au contact tectonique de la base de la colline du Ouen Toro et des flyschs jaunes argileux de la formation de la Cathédrale.

 

Panorama n° 24 : Parking de la base nautique de la Côte Blanche . Les formations altérées de cherts à nombreux olistolithes carbonatés. Notez que cet affleurement correspond à la base de la klippe sédimentaire du Ouen Toro flottant sur les flyschs de la Cathédrale.

 

 

 

Photos n° 116 et n° 117 : Lame mince d'une micrite à globigérines (à gauche) provenant des blocs calcaires du parking de la Côte Blanche . A titre d'information, une lame mince d'un calcaire à nummulites de la Tontouta (formation de Uitoë). Ces photos illustrent le rôle important joué par les microfossiles dans la datation des terrains. Surtout dans le secteur de la presqu'île de Nouméa où les calages stratigraphiques sont absolument nécessaires pour que l'on puisse établir une chronologie des évènements résolument fiable !

 

De la rue G.Lods au boulevard Gabriel Laroque, de nombreuses excavations permettent d'identifier la formation de la Cathédrale . Un immeuble récent aux fondations fraîchement creusées montre une série plus indurée à niveaux de grès argilo-carbonatés peu plissés.



 

Photos n° 118 et n° 119 : Promenade P.Vernier entre les rues G.Lods et G.Laroque : les différents faciès de la série de la Cathédrale. A gauche, une série à alternances de grès argilo-calcaires et de niveaux plus fins tandis que la photo à droite montre des faciès nettement plus argileux.

 

 


Si l'on se dirige vers N'éa et le rond-point de la rue Jules Calimbre, les flyschs de la Cathédrale montre en leur sein , une formation plus ou moins continue de roches d'une couleur lie de vin . Ce sont des niveaux à granulométrie fine, légèrement argileux et très carbonatés . La stratification est visible par endroits et montre de petits bancs centimétriques indurés à oxydes de fer et de manganèse. Aucun fossile n'a été rencontré . Une étude complémentaire beaucoup plus approfondie serait nécessaire pour préciser le milieu de sédimentation (marin à matériel d'origine volcanique ?). Associés à cette formation énigmatique, quelques olistolithes d'un grès vert à liant non carbonaté pourraient être attribués au sénonien, sous toutes réserves.

 

Photos n° 120 et n° 121 : Les formations énigmatiques d'argilites lie de vin (à gauche) et de grès à patine rousse (à droite) de la corniche Pierre Vernier (explications dans le texte).

 

 


En suivant toujours la même direction, les flyschs de la Cathédrale à olistolithes cèdent la place au niveau d'un parking aux phtanites altérées de la petite colline qui domine la rue J.Calimbre. Un glissement de terrain au sein des phtanites a eu lieu il y a quelques années et l'on peut voir les travaux de stabilisation et de confortement des versants. Là aussi, le contact entre ces deux formations est tectonique, la colline étant une modeste klippe sédimentaire, jumelle en ce qui concerne les modalités de formation, de celle du Ouen Toro.

 

Photos n° 122 et 123 : Promenade P.Vernier. A gauche, un olistolithe carbonaté à proximité de la petite klippe dominant la rue J.Calimbre. A droite, glissement de terrain stabilisé dans les cherts altérés du secteur de N'Ga au niveau de la rue J.Calimbre.

 

 

Arrêt n° 29 : le secteur de Val Plaisance au niveau de la station de traitement des eaux usées, rue Colnett.

 

Un parking à l'angle des rues Colnett et Pierre Sauvan, face à la maison du Pays Basque permettra d'accéder facilement au site. Situé non loin de l'entrée de la station de traitement des eaux usées de Val Plaisance, l'affleurement montre des niveaux de conglomérats dont la teinte à l'affleurement est identique aux séries rencontrées par ailleurs (rue M.Ariège, haute Vallée du Tir….). Là se termine la comparaison car, dans le cas abordé présentement, les éléments constitutifs sont parfaitement arrondis et l'ensemble forme un poudingue et non une brèche !

 


Les galets sont de taille variable (conglomérat mal classé, hétérométrique : du millimètre à une dizaine de centimètres), de nature également variable (carbonates divers dont certains semblent venir de la formation de la Cathédrale , "phtanites" abondantes…) noyés dans un liant détritique fin à moyen argilo-carbonaté à passées glauconieuses. Les conglomérats montrent une légère surface d'érosion sur les flyschs. Cette série est ensuite surmontée par une petite corniche constituée d'un flysch aux teintes d'altération jaune à marron clair qui évoque fortement la série de la Cathédrale.

 

Photos n° 124 et n° 125 : A droite, vue générale du conglomérat de la rue Colnett . La photo à gauche montre ce même conglomérat présentant un niveau verdâtre de glauconie.

 

De nombreuses petites failles normales à fort pendage affectent l'ensemble et montent des directions NNW-SSE. Des miroirs de faille à enduits de calcite blanche y sont bien visibles.

 



Ces formations conglomératiques dans la série de la Cathédrale traduisent une série sédimentaire d'origine marine déposée, à priori, dans un milieu peu profond (présence de glauconie) et semblerait indiquer, comme dans le cas de l'arrêt n°27, des indices d'émersion probable de la formation de la Cathédrale. Cela dit, il ne faut pas oublier que des niveaux conglomératiques peuvent également être rencontrés dans des formations de type flysch sans pour autant être associés à un épisode d'émersion.

 

Photos n° 126 et 127 : La déformation cassante dans les conglomérats de la rue Colnett. Notez d'une part, la présence de miroir de faille à enduits de calcite et d'autre part, l'inclinaison des stries, à gauche, verticales, obliques à droite. L'âge de cet épisode de déformation est sujet à conjectures : soit lié à la mise en place de la série de la Cathédrale , soit postérieur à l'obduction.

 

 

Arrêt n° 30: le secteur de Val Plaisance au niveau de la salle de sport Jean Noyant, rue Pierre Sauvan.

 

 

Une étape sinon obligatoire du moins intéressante pour les "amateurs" de géologie structurale ! En effet, l'arrêt se présente comme un des rares endroits de Nouméa (Ouen Toro excepté) où l'on peut voir une ébauche de "pli" affectant la série de la Cathédrale. De plus, l'endroit est facilement accessible en voiture pour peu que l'on arrive aux heures où la circulation est creuse (nombreux établissements scolaires dans le secteur). En outre, un très grand parking permet de se garer en toute sécurité.


L'affleurement se situe derrière le gymnase Jean Noyant et montre un "pli" synclinal dont les flancs sont affectés de petits replis soulignés par des bancs gréseux.

 

Photo n° 128 : Flysch de la Cathédrale affecté de "plissotements".Pli ou slump ?

La question reste en suspens

Les roches en présence sont composées d'une alternance de bancs gréseux carbonatés et d'argiles gréseuses également carbonatées de couleur jaune à marron clair. Des mesures en microtectonique montrent une dispersion des valeurs ce qui semblerait indiquer plutôt la présence d'un écoulement syn-sédimentaire (slump) au sein de cette série (pour le mécanisme générant ce type de pli, voir l'arrêt n° 18 ).

A part le "pli", cet affleurement ne présente guère d'intérêt.

 

 

Arrêts n° 31: la route menant aux lotissements Savannah, une dizaine de kilomètres après le péage de la SaveExpress en direction de Boulouparis.

 

La SaveExpress en direction du nord permet d'observer un certain nombre de points ou de thèmes remarquables (km O au péage):

 

• 
au km 3, un vaste parking permet d'observer le Lias volcano-sédimentaire monoclinal (pendage constant) affecté de nombreuses failles distensives en "horst et grabben".

 

 

Photos n° 129 et n° 130 : Le Lias de la Save Express , formation volcano-sédimentaire proche d'une série flysch à pendages très redressés (à gauche) ou obliques (à droite).

 

Cet arrêt est un des rares endroits dans la région de Nouméa où l'on peut observer des séries liasiques non altérées. Il présente aussi l'avantage de mettre en évidence des déformations cassantes bien visibles car elles décalent des bancs repères aux couleurs variées. Comme dans le cas de l'arrêt n° 10 sur la VDE au péage de Tina, on peut mettre en place avec un groupe d'élèves un vocabulaire spécifique (failles normales, rejet, compartiment haut, bas etc…). Cet arrêt, parfaitement sécurisé malgré le trafic important sur la route, permet en outre à l'enseignant de demander à ses élèves de faire de nombreux croquis convenablement légendés.


 

 

Photos n° 131 et n° 132 : La déformation cassante affectant le Lias de la Save Express.


Le panorama suivant permettra d'apprécier l'importance sur le plan pédagogique de cet arrêt:

Panorama n° 25 : Le lias de la Save Express , série volcano-sédimentaire affectée par une déformation cassante.

 

Une interprétation de cet affleurement peut être proposée:

 

On pourra également observer en arrière du Lias en direction du Nord Est, le Sénonien sédimentaire et volcanique.

Panorama n° 26 : Le Sénonien de la Voie de Dégagement Express après le péage de Koutio : au premier plan, les collines sont constituées principalement d'une série de grès et d'argiles à charbon formant un relief peu accentué surmontées en arrière plan par une barre de roches compactes issues d'un volcanisme, ici, de nature trachytique.

 

 

•  au km 6, le pont sur la Dumbéa et les travaux de confortement qui s'y appliquent.

 


Une centaine de mètres avant le pont sur la Dumbéa actuellement en cours de rénovation, les formations volcano-sédimentaires du Lias cède la place à des faciès franchement gréseux constitués de roches dures, compactes à patine verdâtre dont l'âge est également liasique.

Photos n° 133 et n° 134 : Le lias gréseux en rive gauche de la Dumbéa.

•  au km 8,5, des carrières ouvertes (empierrement, dallage etc..) dans les grès du Lias :

Photo n° 135 : Carrière dans les grès du lias .

 

 

•  au km 10,3 le croisement en direction des lotissements Savannah.

Cet affleurement de grès et siltites à charbon d'âge Sénonien présente de nombreux points communs avec ceux de la région de Nouméa : Boulari (anciennes carrières Saint Michel, arrêt n° 11) , Ecole Primaire des Jacarandas à Koutio ou bien le secteur des Portes de Fer.

Nous renvoyons donc le lecteur à l'arrêt n° 11 . D'un point de vue sécurité, un vaste parking permet d'effectuer un certain nombre d'observations en toute quiétude.

Quelques panoramas permettent d'apprécier l'affleurement:

Panorama n° 27 : Le sénonien de la Save Express : chenal de grès érodant des niveaux d'argiles rousses à charbon.


Panorama n° 28 : Le sénonien de la Save Express (suite) : niveau d'argilites à charbon dans des grès.


Troisième partie:

 

L'obduction des unités de Poya et des Ultramafiques ne sera pas traitée dans ce travail. Ce problème a déjà fait l'objet de plusieurs publications dans la revue Symbiose:


Panorama n° 29 : Voie de dégagement express au niveau de la sortie vers Boulari. Au premier plan, les formations sédimentaires autochtones d'âge Sénonien (remarquez à droite, l' affleurement de couleur rosée de grès et argilites à charbon , arrêt n° 11) chevauchées par les péridotites formant une barre importante (notez la présence d'anciennes mines de nickel sur la gauche en cours de réhabilitation avec l'aide de fonds provenant de la CEE ).

 

Panorama n° 30 : Au premier plan, les formations autochtones d'âges Sénonien (grès) et Eocène supérieur (série flysch) chevauchées par la nappe des Ophiolites du Mont Dore au second plan. Le petit nuage bleuté qui ourle la barre ophiolitique ajoute un effet poétique au tableau.
Panorama n° 31 : La double obduction des unités de Poya et des Ophiolites à Plum. Le premier plan est constitué d'une première unité chevauchante (unité des basaltes de Poya) sur un autochtone d'âge Sénonien non visible sur la photographie. En arrière plan, les ophiolites du Grand Massif du Sud reconnaissables à la couleur d'altération viennent à leur tour chevaucher l'unité de Poya.

 

 

•  A propos des affleurements situés entre Nouméa et le col des Deux Tétons sur la route Nouméa-Yaté:

•  l'ophiolite du Sud : compte rendu d'une sortie effectuée dans le cadre du Plan Académique de Formation (en collaboration avec F.Vollerin). Revue Symbiose n° 34 (avril 2005).

•  Réflexion sur les ophiolites en général et sur celles de Nouvelle-Calédonie en particulier. Revue Symbiose n° 34 (avril 2005).

•  Des compléments utiles aux professeurs de SVT dans le cadre d'une sortie de terrain sur les ophiolites du Grand Massif du Sud (col de Mouirange, mine de chrome de GR2H et secteur de la Rivière des Pirogues). Sous Presse.

En conséquence, nous nous bornerons à présenter quelques panoramas qui serviront d'ancrage aux articles précédemment cités